• est une sous catégorie de la crispation

    SORTIR DU RAPPORT DE FORCE AUQUEL NOUS INVITE LA DOULEUR

    La douleur

    J’ai 27 ans et je découvre le Meihuazhang.

    Est-ce qu’on peut commencer un art pareil à cet âge qui me paraît quelque peu avancé ? Les positions de base du Meihua recquierent un capital de force musculaire et de souplesse très important... C’est bien simple, pendant de longues semaines, j’ai pensé que c’était impossible. Impossible d’ouvrir l’angle de mes hanches, impossible de tenir fléchie – assise dans le vide, à 40 cm du sol - sur un seul pied pendant que l'autre fait juste de la figuration, impossible d’étirer toutes ces zones entre les muscles, les os et les tendons, y insuffler de l’espace, du vide. Du qi. Impossible l’équilibre de tout ce corps sur mes trop ptits pieds...


    Pourtant je suis une fille plein de bonne volonté, dont les aspirations ne manquent pas d’ambition, voire franchement de folie. Mais non, cette fois-ci, mon esprit était barré d’impossibles et bien des fois j’en ai pleuré d’épuisement, de rage, de découragement. Et encore une fois, le mentor qui me bouscule, sans la moindre compassion pour mes efforts zébrés de douleur, effondrés dans des gémissements d’enfant. Et d’un ton laconique, il me dit : « Il y a des idées fausses dans ta tête. Tant qu’elles seront là, tu n’avanceras pas. » Ok.. Heureusement pour lui, j’ai passé le cap de la réaction primaire qui consistait à avoir envie de lui mettre un bon coup de boule. :-)


    Bon, l’idée fausse, c’est que la douleur est une limite. C’est ma façon de me situer par rapport à elle qui peut constituer une limite, rien d’autre. Et en effet, en respirant, en libérant mon esprit de la peur de souffrir, je cesse de me braquer et de m’énerver, je me libère de la pression, il y a de la douleur, mais ce n’est plus mon problème... Et à la fin, qu'est-ce qu'on récolte ? Les Fleurs du mal qu'on s'est donné !

    La douleurLa douleurLa douleur


    La répétition, la respiration ouvrent des portes dont on n’aurait jamais cru l’accès possible... j’ai eu la chance de rencontrer de bons exemples qui m'en ont donné la foi et j'expérimente moi-même cette vérité. Les limites dont nous nous étouffons l’esprit sont d’une réalité et d’une nocivité bien plus concrètes que celles qui structurent et empêchent notre corps. La pratique du kung fu me fait percevoir de façon limpide que nous sommes fait d’une matière malléable, modifiable, dotée de capacités de transformation phénoménales. La volonté, la détermination, l’effort maintenu en sont les recettes magiques.

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  • Et voilà. Ca fait deux ou trois mois maintenant que j'ai trouvé une bonne méthode de chinois. La démarche pédagogique me semble idéale. Vocabulaire riche, grammaire claire, exercices nombreux et réemployant le vocabulaire précédemment étudié... En général, les Je n'en finis pas de recommencertextes réutilisent également  des points de grammaire abordés dans les leçons précédentes. Voilà qui me permet d'avancer nettement plus efficacement !


    Je n'en finis pas de recommencer

     

    Néanmoins, aujourd'hui, je me sens découragée. Tous ces caractères à mémoriser... Cela exige une  sacrée santé mentale... Si je baisse la garde, très vite l'oubli s'installe, et il faut recommncer. Vigilence.

    Oublier comment écrire les mots de mes premières leçons....  A quoi ça rime d'avancer dans les chapitres si j'oublie au fur et à mesure ce que j'apprends ? Je pose des briques alors que les bases ont déjà fondu... rien de plus efficace pour se donner l'illusion de progresser alors qu'on en reste au point de départ. Simplement, le point de départ change de place ! Hier à la leçon 1, demain à la leçon 20 !


    Tisser des ponts entre ce que j'apprends, architecturer avec intelligence les mots et les structurs et surtout, les faire vivre à travers la pratique, les lancer et les risquer, les soumettre à l'épreuve de la communication. Je m'aperçois que s'exprimer dans une langue étrangère exige de clarifier toutes mes pensées, me force à plus de pragmatisme.  

     

    Mmmais pourquoi j'apprends le chinois en fait ??? Ce labeur doit toujours être justifié.  Sans cela impossible de travailler l'esprit libre er concentré.

     


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  • Blancheur en folie, le pétale se déchaîne !

    Et la tempête fleurit !


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    Beimen Voiles

    ... Pourquoi j'aime Pékin ? Parce que j'ai adoré l'Afrique... J'ai raffolé de sa pauvreté, de sa saleté, ses odeurs douteuses, sa sponténéité, sa beauté non-voulue, faite d'un fratras de sons, d'un tohu bohu de couleurs, de cet ensemble un peu dément qui, par je ne sais quelle magie, constitue une ouverture sur le rêve, sur tous les possibles. Pékin entre deux eaux, courant si vite qu'elle en oublie son terreau, qu'elle en oublie d'où elle vient. Une course-poursuite en vérité, cherchant précisément à détruite d'où elle vient, une course contre elle-même, contre son propre passé. En définitive, une course en dépit du bon sens, une course d'effondrement, une fuite de tous ses trésors. Alors, oui, j'aime l'Afrique de Pékin, car c'est la vérité restée de la Chine.       

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  • Ces Chinoises qui bloguent français

     

    Je suis impressionnée.

    Apprendre une langue comme le français est vraiment un sacré défi. Cette orthographe en rupture avec la prononciation des mots, les mille et une exceptions qui codifient la grammaire, cette conjugaison complexe aux mille subtilités désinentielles et temporelles... Une vraie demoiselle maniérée... Mais il me semble que la difficulté est doublée quand les apprenants viennent d'Asie. La distance linguistique et culturelle paraît infranchissable. C'est à se dire que Dieu n'a pas fait semblant de mettre la pagaille entre les hommes... C'est bien simple, pour passer du chinois au français ou inversement, il faut changer de cerveau, renverser la polarité entre les hémisphères gauche et droit. Le français est difficile par son hyperstructuration grammaticale, le chinois est insaisissable par son hyper souplesse grammaticale. Et pourtant, je vais de surprises en surprises et je suis si impressionnée que je dois écrire pour trouver le sommeil. Je sors à peine d'un concours d'éloquence organisé dans mon Université et les étudiants chinois se sont montrés stupéfiants d'humour, de spontanéité et d'excellence véritable, tant du point de vue des idées, de la structure et du vocabulaire. Les plus nombreux à participer étaient... les première année ! Incroyable la qualité du français que certains maîtrisent déjà après seulement quelques mois d'étude ! Ce sont de véritables passionnés ! Et puis, je dois aussi dire que j'ai tout récemment fait la découverte de deux blogs tenus par des Chinoises... Je vous conseille d'y jeter un coup d'œil...


    Leur français est si bon que j'ai eu du mal à croire qu'il ne s'agissait pas de leur langue maternelle... Et il n'y a pas que les mots, il y a aussi la pensée. Parce que même traduite dans sa propre langue, une réflexion peut nous rester parfaitement étrangère, incompatible avec nos canaux logiques. Mais quel miracle de constater que la communication est bel et bien totale. Je comprends la langue et le langage que l'autre me tient. Ses sous-entendus et son humour me parviennent du fin fond de son autre monde... En cours, vous me trouverez peut-être bien naïve, mais chaque fois que je sens que mon message a été réellement réceptionné, c'est une surprise et une joie. Avec ces étudiants francophones, il me semble que nous contrecarrons en douceur le châtiment divin consistant à nous disperser. La punition n'est pas annulée pour autant, puisque nous sommes fondamentalement tenus à distance l'un de l'autre par des systèmes de conception et d'expression différents, apparemment sans point de contact, mais cet obstacle est dépassé, transformé en enrichissement mutuel grâce à l'effort de nous comprendre, de tendre et d'épouser l'autre monde. A plusieurs, unis dans cet effort, nous pouvons escalader Babel, sans fâcher le Ciel.

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