J'ai souffert

Ah oui.

Pendant les deux jours suivants, j'en aurais gardé l'esprit singulièrement demeuré et les reins brisés... et puis, j'ai formulé pour moi-même la promesse de ne plus jamais voyager dans ces conditions... 

Un petit descriptif de la situation :

Vous voyez deux billets. Vous avez peut-être lu précédemment lu que j'avais pu me procurer un billet de train en cette période grâce à l'aide d'étudiants chinois. J'ai un billet étudiant. Et je n'ai pas de papier qui justifie cette état, évidemment. Alors, il faut savoir que ne rentre pas qui veut à la gare. Afin de canaliser la foule de voyageurs, tout un parcours est mis en place : d'abord, à l'entrée, avant l'accés à la porte principale, un premier filet de vérification examine si vous avez oui ou non un billet. Sans ça, vous ne rentrez pas ; quelques mètres plus loin vous attend un tapis de sécurité où il convient de déposer tous ses sacs. Je vous conseille de tous les poser d'un coup pour pouvoir récupérer vos affaires facilement. Attention difficultés si par hasard vos sacs se trouvaient éparpillés parmi d'autres !! Ou si vous avez oublié de déposer votre sac à main et que vous vous précipitez déjà pour rattraper vos bagages à la sortie du tapis, une main vous arrêtera "Vous avez oublié un sac".  Impossible de remonter le flot de voyageurs qui se massent derrière vous, sans parler du lâcher-prise dont il faut faire preuve pour abandonner les sacs déjà scannés au milieu de la ... Enfin, pour accéder à votre quai, il faut d'abord se rentre dans la salle d'attente qui correspond à votre train, et un contrôleur poinçonnera votre billet avant d'en sortir. Une fois sur le quai, vous devez précisément vous diriger vers votre voiture devant la porte de laquelle - une fois encore - vous devrez montrer votre billet. Cette fois, il faut être muni de votre passeport ou de votre carte étudiant. Et c'est là, donc, que les choses se sont compliquées pour moi...


Le contrôleur, que je sens nerveux, ne me permets pas de monter, je dois passer par la voiture 8 afin de régulariser ma situation. Voiture 8 : je crois me tromper de film... Nous sommes TROP nombreux, tassés à l'intérieur, une vingtaine de personnes comme moi, massées dans l'allée, semblent dans l'attente d'être "régularisées"... J'arrive à passer assez vite, je suis étrangère, ça a dû jouer. L'employée me regarde un peu médusée, sa voix s'adoucit quand elle me parle. A-t-elle un peu pitié ? J'achète un deuxième billet, pour couvrir ce que je dois, et là, comment dire, et bien le train démarre. Et je dois bien réaliser qu'il va me falloir traverser cette foule incroyable pour atteindre ma place. Voilà mon premier goût de désespoir. Je suis tellement affolée, que je pense même à simuler un évanouissement, qui sait on me porterait peut-être ? Ou bien cette scène d'horreur disparaîtrait ? Option à éliminer tout de suite, la situation mérite un état d'alerte maximum, le moindre fléchissement me vaudrait d'être piétinée menue et je n'imagine personne pour me porter secours. Alors, il faut me mettre en mode guerrière. Un sac vissé sur le dos, l'autre porté à bout de bras au-dessus de ma tête, je commence la traversée. Je n'ai jamais vécu une chose semblable, il m'a fallu ramper debout, me hisser, tantôt écrasant pieds et tibias, tantôt me contorsionnant d'un orteil à l'autre, tantôt hurlant en fonçant dans le tas, tantôt susurrant des suppliques en tapotant une épaule aveugle. Tantôt plaisantant enfin. Car il fallait bien changer de style, et j'ai eu le temps de varier mes façons : 6 voitures à passer m'ont demandé plus d'une demi heure. Et ce au mileu des sourires et des encouragement des Chinois pour la 外国朋友_waiguo pengyou.