• Les étudiants chinois rencontrent quelques difficultés phonétiques durant leur apprentissage de la langue française, en particulier lorsqu'il s'agit de distinguer les sons [p]/[b], [g]/[k] et [d]/[t]... Tous se situent au même endroit, mais il y a une différence de souffle : [p], [k] et [t] sont des consonnes explosives. Dès lors, il devient parfois difficile de distinguer et de prononcer des mots comme "solidaire" et "solitaire"...   Evidemment, ça peut créer des malentendus !


    A la pause, l'une de mes étudiantes de quatrième année, Hélène, vient me partager cette anecdote : Alors qu'elle prenait part à un repas avec cinq Français "qui parlaient trop vite", elle essaie de placer une phrase faisant référence à une oeuvre de Boris Vian : "Légumes des jours"... [au lieu de L'écume des jours] Evidemment, elle a fait sensation !


    J'adore !


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  • "Une génération controversée", de Chloé

     

    Voici le premier discours de la saison universitaire (corrigé et amélioré par mes soins) ! Les étudiants chinois se lancent déjà dans des concours d'éloquence... Ici, le thème est tout à fait libre... Seule contrainte : entre 3 et 5 minutes. Ma petite Chloé me subjugue par la rapidité avec laquelle elle absorbe tous mes conseils... Il nous reste encore à mettre au point tenue et maquillage... Elle sera filmée demain midi !

     


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  • Ma petite soirée de départ vient de se terminer... Il est bien tôt encore, et mon esprit reste rempli de ces quelques heures de joie...

    Le rituel du discours ne m'a pas été épargné...

    Alors quand vos étudiants vous soumettent à l'épreuve que vous leur imposez, il vous faut bien relever le défi... 

    - Une prolématique !
    - EFFICIACE ! 
    - des analyses ! un plan !
    - Est-ce que ce sera un exposé ?


    Ah les petits démons, me voilà piégée, au beau milieu de mon cours de civilisation et d'oral !!!

    - Non, ce sera une improvisation ! Mais je vais tenter de vous montrer comment le professeur peut devenir un élève ! Et ceci est ma problématique.
    Premier argument, j'ai appris avec vous la rigueur, le travail sérieux et quotidien.
    Deuxièment, vous m'avez enseigné  la joie dans l'effort.
    Et enfin, malgré votre excellence, vous n'avez cessé de rester humbles.

    Conclusion : j'ai été votre professeur jusque là, et j'espère que je serai votre amie dès demain ! En Chine, en France ou ailleurs !!!
     

    Je vous
    adÖôooore ! Merci d'avoir passé cette soirée avec moi ! Et je vous envoie force, courage et bonheur pour tous vos projets ! 


     Ceux qu'on laisse  Ceux qu'on laisse
    Ceux qu'on laisse
    Ceux qu'on laisse  Ceux qu'on laisse
    Ceux qu'on laisse

    Ceux qu'on laisse  Ceux qu'on laisse

    Ceux qu'on laisse


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  • Ah, j'ai eu envie d'un beau cours plein d'énergie, une façon pour moi d'offrir à mes étudiants force et optimisme pour les défis qui les attendent.

    Alors, on a parlé Slam. Je vais pas refaire mon cours ici, mais à l'occasion de ma préparation, j'ai trouvé de véritables bijoux de poésie et d'humour, que je ne peux pas m'empêcher de partager ici avec vous...




    "Pro-verbe", John BANZAI :

        

     

    "Si", Arthur RIBO :




    "Frénésie", LUCIOLE :




    "Trop bon trop con", Nico K :

     


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  • Je publie ici le texte que François, élève chinois de DEUXIEME ANNEE, a déclamé au concours d'éloquence de notre université, le 19 avril dernier.  



        Fais à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse 

        "Fais à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. Voila une version modifiée d’un proverbe bien connu : Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. Mais d’abord je vous partage une petite histoire. 

        Lundi dernier, Léo et moi, nous sommes allés à la conférence de Caroline. C’était une conférence vraiment exceptionelle, extraordinaire sur le FENGSHUI, j’ai appris beaucoup de choses sur notre culture. Cependant, pendant la conférence, un vieux monsieur, dont je ne dirai pas qu’il s’appelle Jean Philipe, tenant un verre de vin avec une attitude séduisante, un regard érotique, et un visage tout rouge comme la fesse d’un singe, il n’a pas cessé d’ interrompre la conférence en posant des questions comme : « comment vous pouvez prouver que le FengShui est une science mais pas une superstition ? Comment vous prouver qu’il existe ?» à lui seul, il a suscité un combat violent, Léo et moi étions très fachés, et même choqués par son caractère agressif, sa façon de critiquer la culture chinoise, et surtout son attitude envers notre professeur, ça c’était inacceptable. 

        Mais quand on se calme, et qu’on réfléchit à cette question, à ce qu’il a dit, malgré son agressivité, il avait raison d’une certaine manière, et il a posé la question vraiment la plus centrale, celle du Fenshui et celle de la superstition. Et il nous a fait penser profondément sur le problème de notre culture. Au moins il a dit ce qu’il pensait, c’est déjà une bonne réponse au conférencier, à la conférencière, pardon. Eh oui, à travers son agressivité, c’est son caractère honnête et sa franchise qu’on pouvait sentir. L’agressivité n’est que l’apparence. Il  aurait dû s’exprimer d’une manière agréable, mais ce n’est pas la peine, nous savions qu’il n’est pas méchant, il ne voulait que discuter. Grace à lui, nous avons découvert l’opinion de certains étrangers envers notre culture. Ainsi nous pouvons mieux communiquer sur ce sujet. 

        Faisons une hypothèse : sans lui, il n’y aurait pas eu de discussion, tout se serait finit en beauté. Cela aurait été une fin agréable, à la chinoise. Oui, à la chinoise. C’est le problème. Les chinois ont un credo : Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. ça nous demande d’être gentil envers les autres, de se faire accepter, de plaire aux autres. Alors, un type de gens paraît : Monsieur très gentil, eh oui, les personnes qui sont toujours gentilles. ils disent bon à toutes les choses et à tout le monde, ils font toujours des compliments. Ils ne vous reprochent jamais rien pour ne pas vous blesser, ils flattent les supérieurs, ils s’adaptent à tous, et ils sont populaires. Nos professeurs étrangères ont la parole, Monsieur très gentils est un caractère chinois typique, non ? Mais ces genres de personnes, ils cachent les réalités, déguisent les difficultés, enfouissent les problèmes, donc ils empêchent le progrès, puisqu’avec eux, au lieu de faire face à nos problèmes, on se noie dans un bain de flatteries. Et au contraire, ceux qui montrent vos défautes, ceux qui dénoncent les problèmes, faisant ainsi preuve d’honnêteté et de franchise, ceux-là sont mal acceptés dans la société. Bien sûr c’est facile à dire « Bon, tu as fait un beau discours », mais c’est plus dur de critiquer, de dire « Ton discours n’est pas convaincant, il manque de logique. » ça sera dur à entendre, oui, mais c’est ce qu’il faut pour s’améliorer. 

        Un exemple : je participe à l’association des étudiants de l’institut. L’année dernière j’ai travaillé avec une fille, belle, intelligente, avec toujours des idées orginales et des propositions constructives, elle saisissait toujours le noyau du problème d’un projet, et ne ménageait pas sa critique. A la fin de l’année elle a quitté l’association parce que personne ne voudait travailler avec elle à cause de son caractère. Moi, je suis Monsieur très gentil, je m’accommode de tout, donc je suis resté. Dans une societé où les Monsieurs Très Gentils sont partout, qui masquent la réalité cruelle sous des belles paroles, créant ainsi la fausse prospérité et la fausse harmonie, nous devons nous réveiller. 

        Mais pourquoi, pourquoi nous préférons les Monsieur Très Gentil à l’honneteté et la franchise ? Encore cette phrase, Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. Qu’est qu’on ne voudrait pas ? Les critiques, les corrections. On manque de courage d’faire face à nos défauts, nos problèmes. Par exemple, dans la conférence j’avait dit que le Fengshui était une science. Peut-être que j’avait tort, c’est vrai qu’on ne peut pas le prouver. Mais je ne voulais pas avouer. Ainsi, si l’on ne veut pas assumer les critiques, on ne critique pas les autres. Toutes les questions sont évidée de cette façon. Et ça gêne le progrès de la societé. Exemple encore, chaque fois que les Etats-Unis désignent le problème des droits de l’homme en Chine, est-ce que nous pouvons un peu regarder la situation actuelle avant d’attaquer leur hégémonisme ? 

        Donc modifions un peu le credo : soyons honnête et franc envers nous-même d’abord, Acceptons ce qu’on ne voudrait pas, et faisons de même envers autrui, fais à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fassec’est à dire, être honnête et franc envers les autres, même d’une manière agressive et gênante. Moi, je préfère être détesté plutot que de rien dire. Les Monsieur Très Gentil ne sont pas du tout gentil ! Ils sont nuisible pour nous. Etre honnête et franc peut-être vous rend moins populaire, mais ce sont les caractère les plus importants dans la vie. Ils vont vous aider à vous connaître vous même, à faire face à vous-même, et à vous développer."


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  • TianXue

    Voilà 田雪_TIAN Xue, ou Bénédicte, élève de troisième année, pleine de talents ! Ce jour-là, elle interprète de nouveau "Milord" d'Edith Piaf, avec une force et un naturel renversants... 

     


    4finalistes

    Béné Trophée

     


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  • Beaucoup d'étudiants vont participer au concours de blog organisé par l'Ambassade de France de Pékin.... Voici trois adresses que je vous conseille ! Rendez-leur visite !

    ET LAISSEZ-LEUR DES COMMENTAIRES !!!



    Merci...

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  •  Je suis encore frappée de l'importance du prénom étranger pour les étudiants chinois ; c'est comme un passeport pour l'étranger. Lorsqu'ils se présentent à un étranger, ils indiquent presque toujours, et spontanément, leur prénom anglais ou français (ou autre, selon la langue qu'ils apprennent). Cette habitude peut se prolonger si leur boulot les met en contact avec des étrangers. C'est drôle, deux prénoms, deux identités quoi. Cela fait preuve pour moi de leur investissement dans l'apprentissage d'une langue et d'une culture différentes des leurs. Je trouve remarquable cette tension vers l'autre, cette sincère indentification à des rites appartenant à d'autres cultures. En contrepartie, je trouve que NOUS devrions faire l'effort de savoir prononcer leur nom et prénom chinois (lorsqu'ils choisissent de les garder)... Je suis toujours offusquée d'entendre des émissions radio/TV dont les animateurs sont infichus de ne pas affreusement défigurer les quelques syllabes composant les patronymes de leurs invités chinois... Un coup de fil à un spécialiste, ça prend combien de temps ?

    Mais les prénoms français des Chinois sont aussi une expression de leur inventivité !!! En voici quelques exemples, et leurs justifications, parfois..
    .



    PRENOMS DE FILLE                      PRENOMS DE GARCONS
    - Léanne

    - Clélia

    - Nokia

    - Daria

    - Fabiola

    - Sept-Sept

    - Bobo

    - Cool
    (traduction en anglais de son nom chinois)

    - Amanda

    (fan de la chanteuse)

    - On ne compte plus les Zidane

    - Ours

    (traduction de son nom de famille)

    - Alizée

    (fan de la chanteuse)

    - Ryan

    - Mer


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  • C'était la question à l'examen d'oral.
    Réponse en quelques mots clés : Je n'ai que 20 ans. Danser sur la place Tian An Men, à quelques centaines de mètres du président le 1er octobre. Je suis communiste.

    Je ne parle jamais de politique avec mes étudiants. Ce sujet ne m'intéresse pas. Je ne me sens pas capable de l'aborder. De plus, en quoi la question servirait ce que je dois leur apprendre. Mais voilà que lui, esprit libre d'autre part, me jette ses convictions à la figure. En rajoutant : "oui, vous êtes étrangère [=vous ne pouvez pas comprendre] , vous pensez que le défilé est une entreprise politique, mais en vérité je crois que c'est vraiment une fête pour les Chinois." J'avoue avoir été très mal à l'aise et déçue... J'essaie ici d'analyser ma réaction.


    En fait j'y renonce, voici en vrac mon monologue intérieur...

    par cet étudiant que j'ai toujours entendu défendre la liberté de pensée, quand bien même celle-ci serait non conformiste. Est-il possible d'être anticonformiste ET communiste ? Réussit-il le pari d'être libre penseur tout en adhérant du fond du coeur aux idées communistes ?... J'ai horreur que l'on me prête des pensées que je n'ai pas. La réponse était bien maladroite, mais si, je peux demander :  Est-ce que je trouve impossible qu'on soit "sincèrement" communiste ? Certainement que je nourris ce cliché au fond de mon coeur. Pourquoi avoir si brutalement affiché son "attachement" politique ... Je suis aussi surprise que le mot de bonheur ait été si spontanément associé à l'idée du communisme... Mais peut-être que ce lien n'existe dans l'esprit de mon jeune étudiant que dans la mesure où cette événement est relativement récent.


    Voilà qui me rappelle ce que j'ai entendu à Xi'an... Clientélisme étudiant.

    Et puis, aujourd'hui, je tombe sur cet article du Times. [CLIQUEZ pour aggrandir]

    Dehn Sora, TREHA SEKTORI et cetera

    Et comme par une étrange ironie du hasard, l'article reprend la formule de mon étudiant... En vérité, the Party should be over.

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  • Quand je suis arrivée l'année dernière, j'ai d'abord remarqué le sérieux de mes étudiants. Bon, mais est-ce que cela m'a vraiment étonnéee ? Non. Je sortais alors d'une année d'enseignement dans un collège ZEP d'un quartier nord de Marseille, je savais bien que j'allais être dépaysée du côté de la discipline. Par contre, j'ai été parfaitement stupéfaite par leur gentillesse, leur respect, leur bienveillance, non seulement envers moi, mais aussi entre eux... Dans ce contexte de crise et d'hyperconcurrence que connaît la Chine, je ne m'attendais pas à autant de générosité collective. Il y a autre chose aussi qui m'a frappée... C'est leur plaisir à étudier, leur curiosité, cet élan, ce dynamisme qui les portent et qui tran sforme de nombreux cours en moment de plaisir. Quand je suis arrivée il y a un an, j'ai pensé 'Pas étonnant que la Chine avance à cette allure, avec un moteur pareil !'

    Ces jeunes Chinois à qui il m'est donné d'enseigner sont non seulement des étudiants d'excellence mais en plus, des gens d'une grande qualité personnelle. Je me demande souvent comment je pourrais retourner enseigner en France après une expèrience pareille. Leur esprit est en pleine ouverture, ils dévorent tout, sont curieux de tout, apprendre est pour eux une planche de salut, une libération, une bouffée d'air intellectuelle, alors qu'en France, j'étais plus révoltée que mes élèves... Je leur demandais parfois : "Mais c'est qui la jeune ici ??" J'ai pourtant également enseigner dans les beaux quartiers aixois, mais partout, le même désenchantement, le même poids  de tous ces neurones avachis de désespoir à tirer.    

    Je souhaite que mes étudiants parviennent ainsi à préserver leurs rêves ,  la fraîcheur et la spontanéité de leur âme, malgré la pression familiale, intellectuelle, sociale, financière que représente l'entrée dans la vie active. Le tout ponctué par la question de "la face." Je vois comment les choses se passent dans mon université... En 4e année, les étudiants sont complètement livrés à eux-mêmes. C'est pourtant l'année cruciale pour eux puisqu'il leur appartient de décrocher un travail. Entre le mois de juin qui clôt cette 4e année et le mois d'octobre suivant, les voilà complètement seuls devant le marché du travail. Au terme de cette période, ils perdent leur statut de "camarade" ainsi que leur Hukou. Ils seront alors déclassés au rang d'"ouvrier" et seront de nouveau rattachés à la zone de vie de leurs parents...

    Je demande à Océane le secret de cette joie qui les anime. Elle me répond :

    "Depuis que je suis petite, la vie de ma famille n'a pas cessé de s' améliorer. La Chine a connu de nombreux progrés, on a beaucoup d'espoir pour notre avenir, on espère que les choses continueront dans ce sens !

    Complexe, la Chine. Et passionnante !


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  • - Non mais franchement, tu crois que les salles de classe sont sur écoute ?
    - Je ne sais pas.
    - Je me demande souvent, je fais attention à ce que je dis !
    - Ah ben moi pas du tout... La dernière fois, j'ai carrément pris la défense du Dalai Lama en chinois !! Je suis dingue !! Ca m'a enlevé le sommeil pendant quelques nuits...



    Alors alors, les murs de ma fac pékinoise ont-ils des oreilles ? En tout cas elles ont un oeil ouvert dans chaque salle de classe. Il y a une caméra au fond de la classe, braquée vers l'estrade du professeur.

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  • Suicide !

     

    Suicide !

    Suicide ! col1

    Suicide ! col1

    Suicide ! col4

     

     

     

     

     




    L'année dernière, quand je suis arrivée à la fac, j'ai très vite le suicide d'un jeune étudiant quelques mois auparavant sur le campus. Il se serait jeté du toit. Sa petite amie l'avait quitté. C'est vrai que la plupart des étudiants sont sous une pression incroyable. Certains viennent de familles très modestes qui paient très cher la scolarité de leurs enfants. Un échec scolaire est une double humiliation pour ces jeunes qui portent le poids des espoirs mais aussi des sacrifices matériels de leurs parents.

     

     



    Suicide ! col5

































    Courrier international n°945, 11-17 décembre 2008, p.31

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  • Au début, quand je demande à mes étudiants de première et deuxième année ce qu'ils pensent de la France et pourquoi ils ont choisi d'en étudier la langue...

    • Le français est "la plus belle langue du monde". Je ne compte plus le nombre de fois que j'ai entendu de ça de la part de mes étudiants... Et ils sont sincères ! Un sourire enchanté (Tiens, c'est une marque de chocolat...) et paillettes plein les yeux... J'ai trouvé la raison du mystère : un texte d'Alphonse Daudet qu'ils ont tous étudié...
    • Le Français est "romantique"... Alors, je me demande : romantique comment ? romantico-mélanco-dépressif façon XIXe siècle ou bien romantico-galant-élégant façon Arsène ? Un peu des deux je crois. Cela semble faire écho à leur propre penchant pour la mélancolie et leur sympathie pour les personnages révoltés, les artistes maudits.
    • Le Français est "chic"... Ah ah la France est LE pays de la mode ! Dior, Chanel, ... Ils en savent plus que moi. C'est le pays de la beauté. Les produits de soin, le maquillage en provenance de France ont un succès fou, et peu importe que cela ne corresponde pas à leur carnation ou la qualité de leur épiderme...
    • Le Français est "artiste"... Picasso, Cézanne, Van Gogh, Courbet, i connaissent. Le cubisme, l'expressionnisme, ...
    • Le Français est "gentil"...///??? Oui. Gentil. Alors, une fois, j'ai eu droit à un éclaircissement. Dans un hôpital, l'une des hotesse avait un français impeccable. Je la complimente et lui demande si elle a déjà séjourné en France. 'Oui, deux ans. Ils sont gentils les Français.
    - Ah bon ? Pourquoi ?
    - A chaque fois que je me trompais ils me le disaient.'

    OOOoo : je la regarde bien dans le fond de l'oeil, mais non, elle est d'une touchante sincérité.

    • Le Français "fait la grève". Et là, toujours un petite sourire, mi-amusé mi-envieux.
    • Le Français "a l'esprit critique", la France n'est pas le pays des Droits de l'Homme pour rien. 
    • Le Français est "gastronome" ! Le vin, toujours le vin !! Le pain, les escargots, les madeleines, le chocolat.



    Et même dans la rue, les gens sont contents de parler avec vous, contents de vous rencontrer, vous Français. Et quand je leur dis que je viens de Marseille, 你知道吗? 他们知道! Oui, ils connaissent... Pourquoi ? L'équipe de foot bien sûr ! Ils connaissent tous Zidane ! Et ils l'adorent.



    Et puis après, au bout de trois ou quatre ans d'étude, et quelques expériences concrètes de la réalité française (séjour en France, guide, observation de leurs profs français...) :

    • Le français, c'est "difficile"... En plus, les Français ne supportent pas qu'on maltraitent leur langue. (Ah ? Là, je suis étonnée : il me semble qu'on est les premiers à lui faire du tord à cette pauvre vieille langue !)

    • Le français est "arrogant", toujours à critiquer les autres ! (Surtout la Chine, hein...)

    • Le Français n'est "jamais content", toujours à râler, toujours en grève !



    Et je suis assez d'accord...

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  • selon Océane !

     

     


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  • Voilà les examens du deuxième semestre qui s'achèvent et j'en ressors épuisée mais heureuse. Les deuxième annnée m'auront encore épatée par leur dynamisme et l'originalité de leur travaux ! Ils devaient réaliser un petit reportage à propos d'un aspect de Pékin. Ils étaient libres de leur sujet mais j'exigeais une problématique et un plan clairs [Aie aie aie, dur dur !!]. Je leur ai aussi demandé depuis le début du semestre de préparer leur exposé en le nourrissant de photos, de vidéos, d'interview...   

    Le but de l'exercice :

    • les obliger à sortir du cocon fac et (re)prendre contact avec Pékin. Redécouvir la capitale de leur pays, et par là-même, leur culture.
    • me permettre de comprendre comment ils abordent cette culture en mouvement, comment ils en perçoivent les évolutions, comment ils se situent par rapport à cette lame de fond.

    Ce que j'ai perçu ?

    D'abord, une grande diversité d'intérêts. Beaucoup se sont intéressés aux traditions chinoises : le thé, l'aviculture, les activités des personnes âgées, les hutong, les pratiques religieuses, la cuisine, le kung fu, les chaussures en toile, l'acupuncture, quelques personnalités historiques... Dans ce cas-là, la disparition des activités traditionnelles a été soulignée, déplorée et justifiée par l'accélération du rythme de  vie et l'alourdissement des responsabilités de la jeune génération.

    D'autres ont choisi des thèmes plus modernes : les graffitis, les noms des boutiques, les uniformes des lycéens, la haute couture, les lieux de shopping, les étudiants étrangers à Pékin, et on a fini en beauté avec une analyse critique des méthodes pédagogiques des Universités de langues étrangères... enfin, de la notre en particulier !!! Ma collègue et moi avons dû bien nous accrocher à notre chaise !!! On en a quand même pris plein les dents. A l'occasion de ces exposés, j'ai distingué deux élans principaux : l'un très euphorique et dépeignant un Pékin renversant de vitalité et de modernité, l'autre plus complexé, presque géné par certaines pratiques qui gagnent selon eux à être modernisées (les uniformes...) ou dont la relative faiblesse doit être excusée par l'apparition récente (la mode de luxe). M'enfin, quelques uns se sont montrés malicieux et plus ou moins poliment moqueurs (oui oui) à l'égard des méthodes pédagogiques des profs de langues étrangères notamment ou des enseignes frauduleuses des boutiques pékinoises... Bref, un cocktail d'exposés et de jeunesse rafraîchissant !


    Conclusion : 

    Je suis impressionnée par leur appêtit de vivre et de réussir, leur générosité et leur humour. Je crois qu'ils ont les yeux bien ouverts et qu'ils garderont une place pour leurs traditions qu
    'ils voient disparaître à regret . Mais cela suffira-t-il... ? Car il est indéniable qu'ils sont pris dans un tourbillon qui leur échappe.  

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  • Ah quelle déception que cet exposé sur le kung fu... Mais force est de constater que cette prise de contact franche et sans détour avec la réalité  m'aura radicalement déniaisée. Le kungfu est un art en voie de disparition en Chine. C'est affreusement triste mais je pense faire preuve d'objectivité... En fait, non, je suis en dessous de la réalité : le kung fu a déjà disparu. Heureusement quelques lueurs d'espoir mais pffiou.... Quelle distance il y a encore à parcourir entre eux-même et leur propre culture... Est-ce seulement encore possible...


    Un étudiant s'est même révolté contre le cliché des étrangers selon lequel tous les Chinois pratiquent le kung fu. En rejetant ce préjugé,  il  semblait rejeter le kung fu lui-même, nous accusant de naiveté : le kung fu dans les films là, ça n'existe pas ! Ca n'a jamais existé !

    Aie aie aie... Moi je pense que ça a existé, pour la simple et bonne raison que la réalité dépasse la fiction.

    C'est une des fleurs de leur culture et ils la foulent du pied.


    Certains jeunes Chinois ont néanmoins eu un contact réel à travers un membre de leur famille, en général un grand-parent... Mais la majorité est abreuvée de lectures ou de films **** le kung fu devient une art exotique pour  eux-mêmes... Quand ils apprennent que vous pratiquez un art martial, ils s'étonnent comme s'étonnent les étrangers !! Alors je distingue mal ce qui les surprend le plus : 1° Qu'un étranger puisse pratique cet art si typiquement chinois ? 2° Qu'une femme - étrangère ou chinoise, peu importe - puisse pratiquer le kung fu ? 3° Qu'il y ait encore dans ce monde et à cette époque des gens qui puisse tout simplement avoir encore la curieuse idée de pratiquer le kung fu ?


    J'entends les mêmes clichés que chez les étrangers, le kung fu véritable doit être impressionnant, sinon, il ne mérite pas qu'on s'y intéresse vraiment, et les formes de neigong sont très vite réduites à une variantes de gym méprisables pour les vieux...

    Allez vas-y, fais voir, tu sais faire le grand  écart ? Si je te mets un coup de poing, tu fais quoi ?

    A partir de là, toute discussion est invalidée. La distance est trop grande, qu'est-ce que je peux faire ? Comment répondre ?


    Le kung fu c'est "ennuyeux", me disent-elles.


    Voilà encore un beau massacre de notre société de l'hyper immédiateté... Nous nous détournons de ce qui exige effort. Un détournement mondialisé.

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  • Océane, pour la troisième fois, se lance dans la préparation d'un concours d'éloquence. Le parti est pris d'innover, de créer un nouveau texte.



    - Alors, tu as envie de quoi ?

    - Ben , je ne sais pas. C'est peut-être un peu bizarre mais j'aimerais parler d'étymologie. Ou de psychologie.


    - Alors, parlons de la psychologie des mots ! Après tout, Victor Hugo dit bien que "les mots sont des êtres vivants" ! Traitons-les comme tels !

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  • Ces Chinoises qui bloguent français

     

    Je suis impressionnée.

    Apprendre une langue comme le français est vraiment un sacré défi. Cette orthographe en rupture avec la prononciation des mots, les mille et une exceptions qui codifient la grammaire, cette conjugaison complexe aux mille subtilités désinentielles et temporelles... Une vraie demoiselle maniérée... Mais il me semble que la difficulté est doublée quand les apprenants viennent d'Asie. La distance linguistique et culturelle paraît infranchissable. C'est à se dire que Dieu n'a pas fait semblant de mettre la pagaille entre les hommes... C'est bien simple, pour passer du chinois au français ou inversement, il faut changer de cerveau, renverser la polarité entre les hémisphères gauche et droit. Le français est difficile par son hyperstructuration grammaticale, le chinois est insaisissable par son hyper souplesse grammaticale. Et pourtant, je vais de surprises en surprises et je suis si impressionnée que je dois écrire pour trouver le sommeil. Je sors à peine d'un concours d'éloquence organisé dans mon Université et les étudiants chinois se sont montrés stupéfiants d'humour, de spontanéité et d'excellence véritable, tant du point de vue des idées, de la structure et du vocabulaire. Les plus nombreux à participer étaient... les première année ! Incroyable la qualité du français que certains maîtrisent déjà après seulement quelques mois d'étude ! Ce sont de véritables passionnés ! Et puis, je dois aussi dire que j'ai tout récemment fait la découverte de deux blogs tenus par des Chinoises... Je vous conseille d'y jeter un coup d'œil...


    Leur français est si bon que j'ai eu du mal à croire qu'il ne s'agissait pas de leur langue maternelle... Et il n'y a pas que les mots, il y a aussi la pensée. Parce que même traduite dans sa propre langue, une réflexion peut nous rester parfaitement étrangère, incompatible avec nos canaux logiques. Mais quel miracle de constater que la communication est bel et bien totale. Je comprends la langue et le langage que l'autre me tient. Ses sous-entendus et son humour me parviennent du fin fond de son autre monde... En cours, vous me trouverez peut-être bien naïve, mais chaque fois que je sens que mon message a été réellement réceptionné, c'est une surprise et une joie. Avec ces étudiants francophones, il me semble que nous contrecarrons en douceur le châtiment divin consistant à nous disperser. La punition n'est pas annulée pour autant, puisque nous sommes fondamentalement tenus à distance l'un de l'autre par des systèmes de conception et d'expression différents, apparemment sans point de contact, mais cet obstacle est dépassé, transformé en enrichissement mutuel grâce à l'effort de nous comprendre, de tendre et d'épouser l'autre monde. A plusieurs, unis dans cet effort, nous pouvons escalader Babel, sans fâcher le Ciel.

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