C'était la question à l'examen d'oral.
Réponse en quelques mots clés : Je n'ai que 20 ans. Danser sur la place Tian An Men, à quelques centaines de mètres du président le 1er octobre. Je suis communiste.
Je ne parle jamais de politique avec mes étudiants. Ce sujet ne m'intéresse pas. Je ne me sens pas capable de l'aborder. De plus, en quoi la question servirait ce que je dois leur apprendre. Mais voilà que lui, esprit libre d'autre part, me jette ses convictions à la figure. En rajoutant : "oui, vous êtes étrangère [=vous ne pouvez pas comprendre] , vous pensez que le défilé est une entreprise politique, mais en vérité je crois que c'est vraiment une fête pour les Chinois." J'avoue avoir été très mal à l'aise et déçue... J'essaie ici d'analyser ma réaction.
En fait j'y renonce, voici en vrac mon monologue intérieur...
par cet étudiant que j'ai toujours entendu défendre la liberté de pensée, quand bien même celle-ci serait non conformiste. Est-il possible d'être anticonformiste ET communiste ? Réussit-il le pari d'être libre penseur tout en adhérant du fond du coeur aux idées communistes ?... J'ai horreur que l'on me prête des pensées que je n'ai pas. La réponse était bien maladroite, mais si, je peux demander : Est-ce que je trouve impossible qu'on soit "sincèrement" communiste ? Certainement que je nourris ce cliché au fond de mon coeur. Pourquoi avoir si brutalement affiché son "attachement" politique ... Je suis aussi surprise que le mot de bonheur ait été si spontanément associé à l'idée du communisme... Mais peut-être que ce lien n'existe dans l'esprit de mon jeune étudiant que dans la mesure où cette événement est relativement récent.
Voilà qui me rappelle ce que j'ai entendu à Xi'an... Clientélisme étudiant.
Et puis, aujourd'hui, je tombe sur cet article du Times. [CLIQUEZ pour aggrandir]
Et comme par une étrange ironie du hasard, l'article reprend la formule de mon étudiant... En vérité, the Party should be over.