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Par oOOo... le 28 Mai 2010 à 08:05DESCRIPTION DU SPECTACLEUParti de l’idée d’écrire un roman sur les relations mère-fils, Boris Vian finit par mettre en scènedans « L’arrache-cœur », entre comique et humour noir, les différentes manières avec lesquellesnotre société opprime la joie de vivre et la capacité d’aimer en transformant l’instinct maternelen comportement animal. Dans un crescendo de situations comiques et paradoxales,« L’arrache-cœur » décrit en termes plus que jamais actuels, le mal de vivre et la difficulté desrelations entre les êtres humains. C’est l’histoire de nos désirs, où chaque amour cache de lahaine, où les hommes rêvent de bateaux et les femmes de murailles.Le désir de travailler sur une adaptation théâtrale de « L’arrache-cœur » naît essentiellement dudésir de divulguer l’œuvre de Vian. L’objectif est de mettre en scène une histoire extrême etpourtant crédible, en recréant dans un espace théâtral le monde où vit Clémentine, personnagedrôle, inquiétant, délirant et aveuglément capable d’insolites atrocités: un monde qui estfondamentalement enfantin, car Boris Vian au fond n’est autre que l’âme encore pure et immunede l’enfance. Clémentine commet des horreurs car, comme une enfant, elle se laisse dépasser parses peurs et ses désirs.Le spectacle est donc un voyage dans le roman de Vian raconté du point de vue deClémentine, cette mère qui se laisse facilement emporter par ses inquiétudes et imagine toutesles catastrophes plus absurdes qui pourraient blesser ses enfants à mort « pour les prévenir »,sans se « complaire dans ces évocations sanglantes », ou du moins l’espère-t-elle … En seconvainquant qu’elle pourra les empêcher de grandir et les protéger complètement du mal, ellefinit en fait par être dupe de sa propre imagination, et, paradoxalement, plus son délire est grand,plus elle se rapproche du bonheur. Elle pense l’impensable et rend vraisemblablel’invraisemblable en construisant, tout au long du spectacle, les petites cages dans lesquelles elleenfermera ses enfants et grâce auxquelles ses angoisses s’évanouiront complètement.La pièce est structurée en plusieurs scènes dans lesquelles les enfants jouent seuls etprononcent des formules magiques, pendant que Clémentine s’inquiète, cherche des solutions,s’acharne sur sa bonne comme sur un « Schmürz », se confie à Jacquemort et répond auxincertitudes qu’il ose lui soumettre.Jacquemort, protagoniste du roman de Vian n’est dans la pièce qu’une présence vide,immobile, tour à tour rassurante et effrayante. En quête d’une âme, l’ombre de Jacquemortécoute Clémentine, interroge les jumeaux, s’inquiète du délire de Clémentine et pourtant procurele matériel nécessaire à enfermer les enfants.Les dialogues de Joël, Noël et Citroën, joueurs, innocents, magiques, nous transportent dans lemonde de l’enfance dans lequel la peur n’a pas sa place et où voler dans le ciel sans ailes est unesimple affaire quotidienne.Toutes ces scènes qui alternent pensées solitaires de Clémentine, dialogue avec Jacquemort etmagie enfantine contribuent à recréer le tragicomique, l’humour et la beauté du roman de Vian.DESCRIPTION DU SPECTACLE
Parti de l’idée d’écrire un roman sur les relations mère-fils, Boris Vian finit par mettre en scène dans « L’arrache-cœur », entre comique et humour noir, les différentes manières avec lesquelles notre société opprime la joie de vivre et la capacité d’aimer en transformant l’instinct maternel en comportement animal. Dans un crescendo de situations comiques et paradoxales,« L’arrache-cœur » décrit en termes plus que jamais actuels, le mal de vivre et la difficulté des relations entre les êtres humains. C’est l’histoire de nos désirs, où chaque amour cache de la haine, où les hommes rêvent de bateaux et les femmes de murailles.
Le désir de travailler sur une adaptation théâtrale de « L’arrache-cœur » naît essentiellement du désir de divulguer l’œuvre de Vian. L’objectif est de mettre en scène une histoire extrême et pourtant crédible, en recréant dans un espace théâtral le monde où vit Clémentine, personnage drôle, inquiétant, délirant et aveuglément capable d’insolites atrocités : un monde qui est fondamentalement enfantin, car Boris Vian au fond n’est autre que l’âme encore pure et immune de l’enfance. Clémentine commet des horreurs car, comme une enfant, elle se laisse dépasser par ses peurs et ses désirs.
Le spectacle est donc un voyage dans le roman de Vian raconté du point de vue de Clémentine, cette mère qui se laisse facilement emporter par ses inquiétudes et imagine toutes les catastrophes plus absurdes qui pourraient blesser ses enfants à mort « pour les prévenir », sans se « complaire dans ces évocations sanglantes », ou du moins l’espère-t-elle … En se convainquant qu’elle pourra les empêcher de grandir et les protéger complètement du mal, elle finit en fait par être dupe de sa propre imagination, et, paradoxalement, plus son délire est grand, plus elle se rapproche du bonheur. Elle pense l’impensable et rend vraisemblable l’invraisemblable en construisant, tout au long du spectacle, les petites cages dans lesquelles elle enfermera ses enfants et grâce auxquelles ses angoisses s’évanouiront complètement.
La pièce est structurée en plusieurs scènes dans lesquelles les enfants jouent seuls et prononcent des formules magiques, pendant que Clémentine s’inquiète, cherche des solutions, s’acharne sur sa bonne comme sur un « Schmürz », se confie à Jacquemort et répond aux incertitudes qu’il ose lui soumettre.
Jacquemort, protagoniste du roman de Vian n’est dans la pièce qu’une présence vide, immobile, tour à tour rassurante et effrayante. En quête d’une âme, l’ombre de Jacquemort écoute Clémentine, interroge les jumeaux, s’inquiète du délire de Clémentine et pourtant procure le matériel nécessaire à enfermer les enfants.
Les dialogues de Joël, Noël et Citroën, joueurs, innocents, magiques, nous transportent dans le monde de l’enfance dans lequel la peur n’a pas sa place et où voler dans le ciel sans ailes est une simple affaire quotidienne.
Toutes ces scènes qui alternent pensées solitaires de Clémentine, dialogue avec Jacquemort et magie enfantine contribuent à recréer le tragicomique, l’humour et la beauté du roman de Vian.
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Par oOOo... le 31 Mars 2010 à 11:19
张惠妹 - 听海
ting hai____ECOUTE LA MER写信告诉我今天 * 海是什么颜色
xiexin gaosu wo jintian * hai shi shenme yanse____ECRIS-MOI POUR ME DIRE // DE QUELLE COULEUR EST LA MER AUJOURD'HUI
夜夜陪著你的海 * 心情又 如何
yeye pei zhe ni de hai * xinqing you ruhe____CETTE MER QUI T'ACCOMPAGNE CHAQUE NUIT // COMMENT SE SENT-ELLE ENCORE ?
灰色是不想说 * 蓝色是忧郁
huise shi bu xiang shuo * lanse shi youyu____GRISE : TU N'AS PAS ENVIE DE PARLER // BLEUE : TU TE SENS MELANCOLIQUE
而漂泊的你 * 狂浪的心 * 停在哪里
er piaobo de ni * kuanglang de xin * ting zai nali____CE COEUR SAUVAGE ET VAGABOND QUE TU AS, // OU PEUT-IL S'ARRETER ?
写信告诉我今夜 * 你想要梦什么
xiexin gaosu wo jinye * ni xiangyao meng shenme____ECRIS-MOI POUR ME DIRE CETTE NUIT // DE QUOI TU VEUX REVER
梦里外的我是否 * 都让你无从选择
meng li wai de wo shi fou * dou rang ni wu cong xuanze____QUE JE SOIS OU NON DANS TES REVES // TOUT TE MET DANS L'EMBARRAS DU CHOIX
我揪著一颗心 * 整夜都闭不了眼睛
wo jiu zhe yi ke xin * zhang ye dou bi bu liao yanjing____MON COEUR SE SERRE // JE NE PEUX PAS FERMER L'OEIL DE LA NUIT
为何你明明动了情 * 却又不靠近
weihe ni mingming dong le qing * que you bu kaojing____ALORS QUE TE VOILA MANIFESTEMENT AMOUREUX // POURQUOI N'APPROCHES-TU TOUJOURS PAS ?
听海哭的声音
ting hai ku de shenyin____ECOUTE LES PLEURS DE LA MER
叹息著谁又被伤了心 * 却还不清醒
tanxi zhe shei you bei shang le xin * que hai bu qingxing___ET QUI, TOUT EN SE LAMENTANT, A DE NOUVEAU LE COEUR BRISE? // ET MALGRE CELA N'OUVRE TOUJOURS PAS LES YEUX ?
一定不是我 * 至少我很冷静
yiding bu shi wo * zhi shao wo hen lengjing___CE N'EST CERTAINEMENT PAS MOI // AU MOINS JE RESTE TRES CALME
可是泪水 * 就连泪水 * 也都不相信
keshi lei shui * jiu lian lei shui * ye dou bu xianxin___MAIS LES LARMES, SANS CESSE DES LARMES // POURTANT JE N'Y CROIS PAS
听海哭的声音
ting hai ku de shenyin___ECOUTE LES PLEURS DE LA MER
这片海未免也太多情 * 悲泣到天明
zhe pian hai weimian ye tai duoqing * beiqi dao tianming____IL EST VRAI QUE CETTE MER SE MONTRE AUSSI TROP SENSIBLE // ELLE PLEURE JUSQU'AU LEVER DU JOUR
写封信给我 * 就当最后约定
xie feng xin gei wo * jiu dang zuihou yueding____ECRIS-MOI UN MOT // CE SERA ALORS NOTRE DERNIER ACCORD
说你在离开我的时候 * 是怎样的心情
shou ni zai likai wo de shihou * shi zenyang de xinqing____ET QUAND TU ME QUITTERAS DE NOUVEAU // DIS-MOI CE QUE TU RESSENS
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Par oOOo... le 16 Février 2010 à 10:08
晚安,北京
词曲:汪峰
我将在今夜的雨中睡去____Au milieu de cette nuit pluvieuse, je suis sur le point d'aller me coucher伴着国产压路机的声响____Accompagnant le bruit du rouleau compresseur de l'usine nationale
伴着伤口迸裂的巨响____Accompagnant le vacarme d'une plaie qui éclate
在今夜的雨中睡去____Au milieu de cette nuit pluvieuse, je vais me coucher
晚安北京____Bonne nuit Pékin
晚安所有未眠的人们____Bonne nuit à tous ceux qui ne trouvent pas le sommeil
风会随子夜的钟声北去____Le vent laisse le tintement de minuit filer vers le nord
带着街上乞讨的男孩____Emportant sur le chemin un enfant qui mendie
带着路旁破碎的轮胎____Entraînant au bord du chemin un pneu éclaté
随子夜的钟声北去____Laisse le tintement de minuit filer vers le nord
晚安北京____Bonne nuit Pékin
晚安所有未眠的人们____Bonne nuit à tous ceux qui ne trouvent pas le sommeil
晚安北京
晚安所有孤独的人们____Bonne nuit à tous ceux qui sont seuls
我曾在许多的夜晚失眠____J'ai passé autrefois de nombreuses nuits d'insomnie
倒在城市梦幻的空间____Me suis effondré dans l'espace d'une ville illusoire
倒在自我虚设的洞里____Me suis effondré dans ma grotte vide intérieure
在疯狂的边缘失眠
晚安北京
晚安所有未眠的人们____Bonne nuit à tous ceux qui ont perdu le sommeil
我沉得越来越有些疲倦____La fatigue me gagne au fur et à mesure de ma chute
听着隔壁提琴的抽泣____Ecoutant les sanglots du violon voisin
喝着世事煮沸的肉汤____Buvant les affaires du monde à la façon d'une soupe de viande bouillie [HELP grosse galère de traduction !!! SOS 翻译!!!]
越来越有些疲倦____De plus en plus, la fatigue me gagne
晚安北京
晚安所有未眠的人们____Bonne nuit à tous ceux qui ont perdu le sommeil
晚安北京
晚安所有孤独的人们____Bonne nuit à tous ceux qui sont seuls
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Par oOOo... le 4 Février 2010 à 15:11
Déception totale. Cacophonie et frénésie. La star s'est fait un caprice. Je lis "danser n'est pas mon métier", oui en effet, je ne me suis pas sentie prise au sérieux. Ni en tant que spectatrice, encore moins en tant que fan. A 280 yuan la place pourtant, on aurait pu croire qu'elle prétendait à un niveau pro. Pourtant, les costumes étaient beaux, les instruments intéressants, les danseurs avaient des voix et une technique de chant remarquables mais voilà où s'arrête le spectacle. Ce beau potentiel n'a pas été exploité, je n'ai vu qu'un brouillon de spectacle. Il lui reste quelques mois de travail. Toujours les mêmes effets de masse, je n'ai vu aucune sensibilité, aucun geste habité par la magie de la danse. Du mouvement, de la gymnastique, des pirouettes, gesticulations. Après un premier grand succès, YLP s'est-elle reposée sur ses acquis ? Ou n'a-t-elle simplement rien d'autre à proposer qu'un spectacle-carte postale auquel j'aurais préféré un bon documentaire sur sa province ? Et elle, que j'ai vue si peu danser, ne m'a pas émue le moins du monde. C'était pas faute d'être motivée.
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Par oOOo... le 29 Décembre 2009 à 11:43
许哲佩 - 疯子
fēng zǐ____FOLLE刷牙我想哭 洗脸我想哭
shua ya wo xiang ku xi lian wo xiang ku____QUAND JE ME LAVE LES DENTS, J'AI ENVIE DE PLEURER//QUAND JE ME LAVE LE VISAGE, J'AI ENVIE DE PLEURER
走路我想哭 静止我想哭
zou lu wo xiang ku jing zhi wo xiang ku____QUAND JE MARCHE, J'AI ENVIE DE PLEURER//QUAND JE RESTE SANS BOUGER, J'AI ENVIE DE PLEURER
出太阳我想哭 起风我想哭
chu tai yang wo xiang ku qi feng wo xiang ku____QUAND LE SOLEIL SE LEVE, J'AI ENVIE DE PLEURER//QUAND LE VENT SOUFFLE, J'AI ENVIE DE PLEURER
听歌我想哭 看喜剧我想哭
ting ge wo xiang ku kan xi ju wo xiang ku____QUAND J'ECOUTE DES CHANSONS, J'AI ENVIE DE PLEURER//QUAND JE REGARDE DES COMEDIES, J'AI ENVIE DE PLEURER
我控制不住自己 负担太重的情绪
wo kong zhi bu zhu zi ji fu dan tai zhong de qing xu____JE SUIS INCAPABLE DE ME CONTROLER//MON MORAL TROP LOURD EST UN FARDEAU
我拒绝面对结局 沉重的问题我不想听
wo ju jue mian dui jie ju chen zhong de wen ti wo bu xiang ting____JE REFUSE D'AFFRONTER LA SITUATION/LA FIN//JE NE VEUX PAS ENTENDRE PARLER DE QUESTIONS SERIEUSES
伱给的很多规矩 说了很久的道理
ni gei de hen duo gui ju shuo le hen jiu de dao li____TU AS POSE BEAUCOUP DE REGLES//ENONCE BEAUCOUP DE BEAUX PRINCIPES
却瞒不了我的心
que man bu le wo de xin____MAIS JE SUIS INCAPABLE DE DISSIMULER MON COEUR
再压抑 再压抑 我快不行
zai ya yi zai ya yi wo kuai bu xing...____J'ETOUFFE ENCORE, J'ETOUFFE ENCORE MAIS JE VAIS BIENTOT CRAQUER
天摇地动 昏天暗地
tian yao di dong hun tian an di____LA TERRE OBSCURE TREMBLE, LE CIEL SOMBRE EST BOULEVERSE
有眼泪 没眼泪
you yan lei mei yan lei___TANTOT DES LARMES TANTOT PAS DE LARME
你觉得我疯了
ni jue de wo feng le___TU TROUVES QUE JE SUIS DEVENUE FOLLE
我瞬间耳鸣 听不见你们说的
wo shun jian er ming ting bu jian ni men shuo de___JE CLIGNE DE L'OEIL MES OREILLES BOURDONNENT JE N'ENTENDS PAS CE QUE VOUS DITES
我疯言 我疯语 眼泪让我瞎了
wo feng yan wo feng yu yan lei rang wo xia le____JE DIS DES FOLIES LES LARMES M'AVEUGLENT
我哭我眼前丗界
wo ku wo yan qian shi jie____JE PLEURE LES YEUX FACE AU MONDE
原来快乐要用悲伤换的
yuan lai kuai le yao yong bei shang huan de____A L'ORIGINE LA JOIE DOIT UTILISER LA TRISTESSE ET LA TRANSFORMER
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Par oOOo... le 20 Décembre 2009 à 08:15Sur la demande enthousiaste de Leely, j'ai le plaisir de partager ici le fruit de mon travail sur Fabienne Verdier. Vous trouverez en ligne le contenu de la conférence que j'ai tenue sur elle le 20 novembre dernier à l'Alliance française de Pékin.
Je vous propose de répartir les grandes parties dans différents spots. Voici l'introduction :
Ouverture :
"L’unique Trait de Pinceau est l’origine de toutes choses, la racine de tous les phénomènes", écrivait le moine Shitao (1641-c.1720)
Peu de gens savent qui a réalisé le logo du Centre Culturel Français de Pékin, et paradoxalement, la plupart des Français curieux de la Chine ont lu la Passagère du silence, de FABIENNE VERDIER, qui n’est autre que la créatrice de cette calligrahie.- Ce roman autobiographique retrace le parcours incroyable de cette artiste en Chine, entre 1984 et 1989, dont l'obsession était de pénétrer l’art traditionnel de la peinture chinoise. Elle a donc voyagé notre passagère du silence, entre occident et orient, mais aussi entre calligraphie et peinture, entre tradition et modernité. Si bien que je ne sais pas où elle est. C’est mon objectif de ce soir, avec vous, de tenter de localiser Fabienne Verdier, de percer le secret et la magie de son art.
→ Problématique :
une artiste entre Occident et Orient, traditions et modernité, calligraphie et peinture.
[Prenez un peu patience... Je dois prendre le temps de recopier toutes le citations utilisées et surtout de récupérer tous les documents utilisés actuellement capturés sur mes clés USB et disque dur externe virussés... Mais à la fin, ce sera tout beau tout clair !]
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Par oOOo... le 20 Décembre 2009 à 08:14
- Une artiste profondément marquée par l’Orient
Qu’est ce qui a poussé notre artiste à un tel voyage ?
- de Paris à Chongqing
Dès l’âge de 16 ans, se destine à la peinture. Quitte Paris où vivait sa mère pour retrouver son père dans un village près de Carcassone, dans le sud ouest de la France. Celui-ci est un brillant dessinateur qui lui a transmis ses connaissances. En contrepartie, il lui fait mener une vie austère et difficile :
« Il m’enfermait dans une pièces avec trois pots en fer trouvés sur une décharge publique, pendant des journées entières. Je devais, devant ces natures mortes, tenter de comprendre, avec mes brossses en soie de porc et une palette bricolée, l'accroche de la lumière, la perspective de la composition, le juste mélange des pigments de couleur aux huiles et essences subtiles. Seule devant la profonde présence de vie de ces modestes casseroles dans l’espace... » (La passagère, p. 13)
+ chargée du potager et des vignes...→ 1ère expérience de solitude et de patience illimitée
Puis s’inscrit aux Beaux Arts de Toulouse. Elle obtient brillamment son diplôme en seulement 3 ans, au lieu de 5. Mais déçue par l’enseignement, FV fait l’école buissonnière et se rend chaque jour au parc du musée d’Histoire naturelle pour y étudier la structure interne des oiseaux et des insectes. En effet, ce qui l’intéresse déjà c’est la vie du trait. Elle découvre alors Le Vide et le Plein de François CHENG et se passionne pour les études de végétaux et d’animaux d’Hokusai [IMAGES] : elle comprend alors que sa recherche de la vie dans le trait passera par l’art asiatique.
« Un matin où j’étais en train de travailler avec l'oiseau, on frappa à la porte. L'oiseau cria "Entrez !" Comme il trouvait sans doute que je n'allais pas assez vite ouvrir ou que le visiteur restaiit sourd à son invitation, il insista en répétant "Entrez, idiot, entrez !" J'ouvris la porte : c'était le maître Huang Yuan avec mes rouleaux de papier calligraphiés sous le bras. » (La passagère, p. 92, dernier §).
Impressionné par la qualité morale et spirituelle exprimée par son trait, le Me vient en effet l’accepter en tant que disciple, en précisant :
« Mais je te préviens, si tu commences avec moi, c’est dix ans d’apprentissage à mes côtés ou rien du tout... » (La Passagère, p. 94)2. l’enseignement du maître HUANG YUAN
« Tu vas commencer par tracer des traits, slt des traits pd pls mois. [...] le un engendre le deux qui engendre le trois qui engendre la diversité de l’existence. [...] Le trait horizontal est le un, les autres traits sont le deux ; ils donnent naissance aux milliers de caractères [...] Il faut saisir les mille et une variation que l’on peut offrir dans un unique trait. » (La Passagère, p. 99-100)
FV trace donc des traits pendant des mois, son maître ne venant qu’une fois par semaine pour la corriger. A chaque fois, il lui demande d’imaginer quelque chose de différent : le trait doit tantôt évoquer un nuage tantôt un os de cheval tantôt la tige d’une fleur. Avant de tracer son tracé, le maître lui demande d’imaginer le nuage, l’os de cheval ou la tige du fond du coeur.
Les commentaires de Huang :
« Ton trait manque de muscle », « celui-ci devrait être plus agile », « cela manque de musique », « la chair est excessive » (La Passagère, p. 104).
Cf l’importance des traits aujourd’hui encore dans l’oeuvre de FV : (dans l'ordre, de gauche à droite) L’Un (2007) ; L’Illimité (2006) ; Concrétion I (2006) [une concrétion : terme minéralogique désignant la réunion de plusieurs objets et particules provenant de sources étrangères qui se solidifient ensemble en un seul corps parfois aussi solide que du béton] :
Pour mieux comprendre L'Un, et Concrétion, cf ses carnet d’atelier : le croquis d’un trait unique, accompagné de cette citation : « L’âme est absorbée dans l’Unique, et il n’y a plus de dualité. » (KABIR). Un trait unique et vertical réunit deux planches dans son élan, affranchissant ainsi la dualité par le génie créateur.
tableau 3 traits... ANALYSE couverture Entre ciel et terre [verticalité, ciel--) terre ; couleurs franches, primaires, fond vert/trait rouge --) vie, choc visuel ; vivacité du trait --) élan de l'esprit qui ensemence la matière ; ...]
Flux (2007)
Destins Croisés I (2006), Destins croisés II (2007)
[série « Axes et destins croisés » ]
exercice d’abstration 24 traits ---) 1 trait
la calligraphie pd 3 ans (La Passagère, p. 105) : apprend l’écriture sigillaire, l’écriture régulière, le style cursif – néanmoins, FV se heurte à un pb : elle enrage de ne pas tjs comprendre ce qu’elle calligraphie. Elle tente en effet de tout traduire mais c'est impossible ! HUANG Yuan la libère de sa frustration : ce qui compte, c’est l’énergie qu’elle impulse au trait. Son geste créateur ne doit pas être freiné par le manque de connaissance livresque. Dès lors, pour FV, « [l]a calligraphie n’ [est] plus écriture [mais] peinture. » (La Passagère, p. 109) – cette prise de conscience n’est pas sans importance puisque cela signifie que ce n’est plus à la calligraphie qu’elle se destine mais plus largement à la peinture.
Elle finit aussi par se lasser du noir, mais sur ce point le maître est intransigeant : elle travaillera encore le noir pendant des années afin de lui faire comprendre que « dans les variations infinies de l’encre de Chine, [elle] peut interpréter les mille et une lumières de l’univers. [...] Le noir possède l’infini des couleurs ; c’est la matrice de toutes. [...] Avec les ressources du noir et le vide du papier blanc, tu peux tout créer, comme la nature, à l’orgine, a tout créer avec deux éléments opposés et complémentaires, le yin et le yang, qui se fondent en une unité. Toutes le transformations en sont issues. Le noir est le révélateur premier de la lumière dans la matière. » (La Passagère, p. 109-110)
la peinture de paysage à quatre mains : (La Passagère, p. 115)
la philosophie/spiritualité :
- (La Passagère, p. 107) les nouvelles de Zhuang Zi
- Les propos sur la peinture du moine Citrouille Amère, SHITAO, traduit par Pierre Ryckmans qui l’accompagne depuis la France et sera son seul livre de chevet pendant les premières années de son séjour en Chine. Cf le chap I : « L’unique trait de pinceau »
- esprit Chan (cf le thème du cercle...)
- méditation et l'observation aigue de la nature (extérieure et intérieure / la nature et sa nature)
- pélerinage au mont Emei (p. 189), près de Meishan
Fin I : se questionner ensemble sur le sens du titre « Passagère du silence »...= Passage de la calligraphie à la peinture – dans le recueillement du silence ? (analyse du titre. Le silence comme mode de transport ? Par le silence, elle voyage, dans ses toiles enfantées aussi dans le silence des mots, dans le cri de la peinture...) – elle est passage, éphémère, voyage d’un pôle à l’autre – mais la notion de silence me pose question, à mon tour, je l’interroge : quel est le rapport de FV au silence ? elle dit souvent, faire le silence en elle-même avant l’acte de peindre. Eteindre les mots pour mieux les exprimer par le trait parfait. Le cri/une colère noir/noire, le chuchotement rouge, la question verte... cf le sens des traits.
---) le trait expression de son âme, miroir intransigeant. Nécissité de faire le vide, le silence en soi afin de capturer l’inspiration qui passe.
Transition : FV initiée à une technique qui l’engage corps et âme dans une nouveau mode de création visant à aller au coeur/au vide des choses, sans s’attacher à leur apparence
Remarque : Les citations de La Passagère du silence sont tirées de l'édition Albin Michel 2003
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Par oOOo... le 13 Décembre 2009 à 12:48
A quoi ressemble cette image ?
A un os.
Oui...
Quelle énergie ressentez-vous ? Quelle est la ligne directrice ?
Une fougue, qui s'élance verticalement.
Je vois un bambou dans la neige, brisé, giflée par le vent.
Je vois la naissance d'une tige, d'un roseau aspiré vers le ciel par l'énergie insolemment verte du printemps - l'énergie Bois. Tantôt se courbant selon la dangereuse tyrannie du vent, tantôt bravant courageusement la tempête, afin de s'inscrire lui aussi dans le monde, arrachant à l'élément capricieux un espace vide pour se déployer, se différencier.
«Je désire décrire l'arbre ou le mystère végétal dans son principe interne, son essence, son esprit. Je désire la faire advenir non pas par la forme mais par l'esprit de la forme, et procurer de ce fait une compréhension subite, directe, intime, de sa réalité. Ce n'est pas l'arbre que j'essaie de reproduire, mais le langage des arbres, leur vie, leur ossature, les énergies qui les parcourent, la montée de sève vers le ciel.»
(Entre ciel et terre, Livre VIII, « Arboretum de l'imaginaire », Fabienne Verdier)
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Par oOOo... le 9 Novembre 2009 à 12:13
Il y a une erreur sur cette affiche : l'atelier a lieu le 20 novembre, soit vendredi prochain... Je suis stressée ? Naaaaaaaaaan. C'est juste le sujet qui me tient le plus à coeur et c'est seulement ma deuxième présentation. Y aura-t-il autant de monde que la dernière fois ? Est-ce que je vais réussir à emmener les gens dans cette magie qui me soulève chaque fois que je suis en contact avec l'oeuvre et la vie de Fabienne Verdier ? Vais-je parvenir à concentrer en une heure toute la masse d'informations, de sensations et de beauté que je voudrais transmettre ? J'ai l'impression qu'il me faut écrire un sonnet, enserrer la beauté dans les carcans d'une organisation rigide. Mais à moins de ça, la splendeur n'aura pas d'élan ni de moyen de se communiquer aux autres. Trouver la façon de dire.
Et puis. Comme je voudrais qu'elle sache, Fabienne Verdier ! Comme je voudrais qu'elle sache que les jeunes Chinois sont émus par sa démarche et ses créations...
J'en dirai plus après la performance. Oui oui, appelons ça comme ça, c'est tout aussi éprouvant.
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Par oOOo... le 23 Octobre 2009 à 13:45
André KNEIB
Les caractères chinois font partie du patrimoine mondial de l’humanité. Ils peuvent devenir la propriété de celui qui fait leur connaissance et les étudie.
Ils font ainsi partie de mon environnement quotidien depuis plus de trente années. Je les connais bien, je les observe tous les jours, je les manipule constamment. Ils sont sans cesse devant mes yeux et au bout de mes doigts. Ils sont innombrables ; je les recopie, je les interroge, ils font partie de mon univers.
Compagnons de vie, de méditation, de lecture, ils m’emmènent en voyage à peu de frais. Ils m’entraînent dans les livres, les revues, les musées. Ils m’ouvrent des portes en grand, celles de la langue écrite, de la calligraphie, de la peinture : ils me font faire tant de rencontres.
Myriade d’êtres subtils, ils m’accompagnent sans relâche dans toutes mes pérégrinations. Je les appelle fréquemment lorsque mes sens sont en éveil : heureux ou triste, en colère ou d’humeur joyeuse, je les convoque à la pointe de mon pinceau. Ils me révèlent alors la délicate composition de leurs formes multiples, riches, élégantes, puissantes et fines tout à la fois. Lorsque le caractère est achevé, apparaît l’unique et profonde beauté de leur charge sémantique. Insufflés de vie par la course du pinceau, les caractères chinois me procurent un contentement inégalable. Leur perfection physique est indescriptible, leur parfum poétique est indicible. Ineffable aussi est leur authentique sensualité : témoins d’un instant, ils parviennent à figurer dans leur plénitude tous les moments de notre existence.
Après les avoir longtemps côtoyés sur leur terre de Chine, j’ai pensé les emporter à mon tour dans mes bagages. Ils sont désormais présents sur ma table, dans la forêt, lorsque le vent se lève ou que l’éclair cisaille nos inoubliables nuits d’été ou quand le givre scintille sur les mousses les matins d’hiver gris. Ils sont là lorsque le héron fend le ciel ou que la horde de chevreuils traverse le sous-bois. Ils sont là lorsque passe l’ami qui veut faire leur connaissance ; toujours fidèles, toujours disponibles. Ils sont là.
Ils sont devenus mes « objets précieux » * ; ils vivent auprès de moi et des miens, ils me divertissent et me consolent.
Je leur fais faire toutes sortes d’acrobaties ; oiseaux bavards et espiègles, je les fais tourner dans l’air ; papillons fragiles, parfois je les fais voler au-dessus de la tête du chat. Quelquefois ils se tapissent, immobiles et silencieux sur le papier, prêts à bondir.
Et lorsqu’au printemps le soleil illumine la prairie en fleurs, je les pare aussi des couleurs de l’arc en ciel, cela leur plaît, semble-t-il.
À Puberg, le 22 Février 2009
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Par oOOo... le 8 Octobre 2009 à 03:52
"Non seulement tu ne vas pas mettre de couleur, mais tu vas encore travailler le noir pendant des années. Tu dois arriver à percevoir que, dans le monochrome, dans les variations infinies de l'encre de Chine, tu peux interpréter les mille et une lumières de l'univers. Si tu recours maintenant à la couleur, tu n'iras plus chercher les possibilités du lavis, la façon dont il accroche la lumière. […] Avec les ressources du noir et le vide du papier blanc, tu peux tout créer, comme la nature, à l'origine, a tout créé avec deux éléments opposés et complémentaires, le yin et le yang, qui se fondent en une unité. Toutes les transformations en sont issues. Le noir est le révélateur premier de la lumière dans la matière."
La Passagère du silence, Fabienne VERDIER, p. 109-110, Albin MICHEL, extraits des propos de Maître HUANG Yuan à Fabienne VERDIER
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